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Peppermint Candy 2000 / Corée du Sud / Quinzaine des réalisateurs / présenté le 12 mai
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C’est le printemps, au bord d’une rivière, sous un pont de chemin de fer :
une bande d’amis fêtent l’anniversaire de leur rencontre vingt ans plus tôt.
Un homme fait irruption au milieu d’eux: c’est Kim Yongho, un ami disparu
depuis quelques années. Car celui-ci paraît désespéré et monte sur le pont,
faisant face au train à l’approche... S’en suit alors une remontée dans le
temps, dans la vie de Yongho qui révèle peu à peu les raisons de son
suicide. Une vie indissoluble de l’histoire de la Corée, la vie d’un homme
sensible que la réalité atteindra cruellement...
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| Lee Chang-Dong naît en 1954 à Taegu City en Corée du Sud et sort, en 1980,
diplômé de littérature de l’Université Kyungpuk. De 1983 à 1993, il publie
The Booty, Burning Papers et There’s a lot of shits in Nokcheon. De 1993 à
1995, il se lance dans l’écriture scénaristique avec deux films de Park
Kwang-Soo, To the Starry Island et A Single Spark. En 1997, son premier long
métrage, Green Fish, est primé au 16ème Festival International du Film de
Vancouver.
A propos de Peppermint Candy :
Le tournage : « L’équipe souhaitait respecter l’ordre chronologique des
scènes du scénario. J’ai refusé car je voulais que le film soit tourné en
ordre inversé afin que chacun fasse le même retour en arrière que le
personnage, comme une quète d’identité »
Le personnage principal Kim Yongho : « C’est un homme solitaire car très
sensible. Tout le monde peut s’identifier à lui. Et c’est le personnage le
plus innocent du film atteint de plein fouet par la réalité ». |
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| La pilule amère de la vie.
« Il y en a tant qui m’ont laissé tombé que c’est difficile de choisir celui
que je vais emmener avec moi, celui que je vais tuer ».
L’histoire est forte, celle de l’innocence salie par la réalité. Innocence
que tous les enfants possèdent naturellement, mais qu’ils perdent plus ou
moins vite. Ainsi, à travers sept tableaux, sept remontées dans le temps, le
réalisateur Lee Chang-Dong raconte, dans l’ordre chronologique inversé, la
descente aux enfers de Kim Yongho : 1: Le pique-nique; 2: l’appareil photo,
printemps 1999, trois jours plus tôt; 3: La vie est belle, été 1994; 4:
Confession, printemps 1987; 5: prière; 6: visite à la caserne; 7:
pique-nique, automne 1979. Ce procédé déjà vu possède cependant quelques
originalités. Par exemple, entre chaque tableau, l’image de rails avalées
par les roues d’un train défile. Tout le reste de l’image, des voitures, va
à l’envers. Cette remontée dans le temps progressive délivre peu à peu les
indices permettant au spectateur de comprendre l’acte désespéré du héros.
Ces flashs backs sont frustrant au début, car les clés restent encore trop
peu nombreuses. Des repères matériels réccurents dans la vie de Yongho,
aident à l’appréhension de l’histoire : les bonbons à la menthe, l’appareil
photo, les prières. Ces détails ne font qu’appuyer le fond de l’histoire,
celle d’un amour brisé et des choix de vie plus ou moins volontaires qui
s’en suivent. La tension et l’émotion vont crescendo. Par des scènes de plus
en plus fortes, le réalisateur montre ce que le héros a perdu. Sa vie est
liée à celle de la Corée, avec ces manifestations étudiantes, cette
répression. La police y est aussi critiquée avec des scènes
d’interrogatoires très musclées. La culture asiatique, où le moindre éclat
ou écart est étouffé, est omniprésente dans la vie de Yongho. Les thèmes de
l’amour, de l’amitié et de la trahison en tissent le canevas. Ce film est
donc à la fois dur et sensible et permet au spectateur de s’y impliquer
progressivement. Muriel
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