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Réalisation : Vincent Giarrusso
Production : Twenty 20 (Sydney)
Scénario : Vincent Giarrusso
Image : Brendan Lavelle
Son : Philip Brophy
Décor : Brian Alexander
Montage : Mark Atkin
Musique : Vincent Giarrusso, Glenn Bennie
Durée : 1:25
Interprétation:
Kane McNay (Shaun) Nell Feeney (Jenny) Brett Swain (Sam) Brett
Tucker (Darren) Maxie Richard (Tanya) Sarah Naumoff (Joanne) *** Liens : *** - interview Chantal Ackerman
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Mallboy 2000 / Australie / Quinzaine des réalisateurs / compétion Caméra d'or et Prix de la Jeunesse / présenté le 16 mai 2000
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Melbourne, Australie. Le quotidien de Shaun, 15 ans, c'est une ambiance
familiale chaotique, les fugues, le temps qu'il tue au centre commercial
avec ses copains et sa petite amie, la petite délinquance, l'école qu'il
sèche… Le jeune garçon vient de s'enfuir de son foyer d'accueil et attend le
retour de son père, tout juste sorti de prison. Les choses vont-elles enfin
s'arranger ?
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| Vincent Giarrusso fonde en 1991 avec Glenn Bennie le groupe underground
Lovers dont il écrit les textes des chansons et pour lequel il réalise
quatre clips musicaux. Lovers a sorti six albums et effectué des tournées en
Australie, Grande-Bretagne et Etats-Unis. C'est en étant volontaire comme
assistant social auprès de jeunes qu'il a l'idée de son premier long métrage
Mallboy. Vincent Giarrusso trouve alors l'expérience si intéressante qu'elle
lui inspire un long poème. Il fait lire son texte à un universitaire qui lui
suggère d'en faire un scénario. Connaissant mal la réalisation et la
direction d'acteurs, il prend alors quelques cours.
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| Mal-être
" C'est pour cela que le centre commercial est si bien (…) Tu n'a pas à
t'inquiéter à propos de l'assistant social te courant après, ou si ton père
revient vivre à la maison maintenant qu'il est sorti de prison. Tu peux
juste être "
Vincent Giarrusso dépeint à travers ce film les difficultés d'une famille
déchirée, dont les membres, électrons libres et désemparés, survivent plus
qu'ils ne vivent. La mère élève seule et tant bien que mal ses trois
enfants, dont l'une est enceinte et l'autre, Shaun, délinquant fugueur.
Malgré tout l'amour qu'elle peut éprouver pour eux, elle se comporte plus
comme une amie qu'un réel repère. On comprend qu'elle a eu son premier
enfant très jeune et que les deux autres sont arrivés très vite. Pas de
travail, un mari magouilleur et tout juste sorti de prison. En anglais, on
la qualifierait de " hopeless ", de désemparée. Sa maison est mal tenue. Ses
deux filles, dont la future mère, ne paraissent pas avoir d'autres activités
que se chamailler ou regarder la télévision. Les insultes volent aussi
promptement que les assiettes en cas de dispute. Shaun, le héros de
l'histoire, erre dans le centre commercial avec ses amis, sèche l'école,
fuit son responsable de foyer.
Leurs cas semblent désespérés, leur avenir à tous, nul. Et pourtant, à aucun
moment le réalisateur ne paraît émettre de jugement sur cette famille. La
caméra s'est introduite chez eux à un moment précis de leur vie, celui de la
sortie de prison du père. Le passé n'a pas d'importance. Peu importe
comment. Le pourquoi, on ne le devine que trop bien. Alors seul le présent
compte.
Les repères parentaux sont quasiment inexistants. Les parents baissent les
bras et préfèrent s'éclater à la bière et à l'herbe plutôt que de courir
après leurs courants d'air de progéniture. Shaun est celui qui souffre le
plus de cette situation. Le jeune garçon s'est enfui de son foyer d'accueil
pour attendre le retour de son père. Shaun aimerait aider sa mère qui attend
avec impatience la venue de son mari. Mais on se rend rapidement compte que
le père n'a pas la moindre intention de rejoindre le bercail. A peine sorti
de prison, celui-ci se lance de nouveau dans une affaire louche. Malgré
tout, jamais Shaun ne juge ses parents. Il se sent responsable de sa mère et
cherche avec avidité l'amour paternel. Ce n'est qu'après la trahison de son
père qu'il décide de regagner son foyer où l'attend son responsable qui
passe les trois quart du film à essayer de le retrouver. Shaun réalise alors
qu'il ne peut compter que sur lui-même. Son adolescence est terminée.
L'image de fin peut être interprétée d'une double façon. Soit Shaun décide
de rester dans ce foyer, soit il repartira à la moindre occasion. Il est
libre.
La façon de filmer du réalisateur colle à la vie du jeune garçon. Beaucoup
de caméra à l'épaule. Des ralentis quand celui-ci est sous l'emprise de la
drogue. A noter un générique amusant façon " Culture Pub " version
australienne.
Le film choque parfois par la dureté et la radicalisation des faits. On
ressent comme un sentiment d'injustice face à la vie sans repères de Shaun.
Mais c'est ce qui va sans doute l'aider à s'en sortir, malgré tout. Les
acteurs sont tous impressionnants.
Muriel
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