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La noce 2000 / Russie / Sélection officielle / Compétition / présenté le lundi 15 mai 2000 / Sortie le 27 sept 2000
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Dans un village minier près de Moscou, Michka et Tania, son amour d'enfance, s'apprêtent à se marier. Tania revient juste de Moscou où elle a vécue quelques temps. La famille de Michka voit d'un mauvais œil le retour de la future mariée et surtout son entrée dans la famille. Malgré tout, la noce se prépare et promet d'être riche en rebondissements et en sentiments … |
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| Pavel Lounguine est né à Moscou en 1949. Il a la double nationalité russe et française. Entre 1973 et 1975, il étudie à l'Ecole de Cinéma de Moscou.
Après avoir écrit de nombreux scénarios, il se lance dans la réalisation avec Taxi Blues en 1990.
Entre 1990 et aujourd'hui, il a tourné deux longs métrages : Luna Park en 1992 et Ligne de Vie en 1996 (avec Vincent Perez). Il a également réalisé des documentaires sur des thèmes très variés tels que le Goulag, les Eskimos ou Vladimir Maïakovski.
La Noce à Cannes est le grand retour de Pavel Lounguine, 10 ans après Taxi Blues, qui a reçu le Prix de la Mise en Scène.
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| VODKA TONIC
Quel joyeux bordel ! Pavel Lounguine nous a offert un film qui mélange le
ton de la comédie, l'absurde de l'âme slave, les drames humains et un
contexte socialo-politique difficile, plein de foi mais sans lois.
La Noce est comme inspirée de l'univers de Kusturica, sans le lyrisme, mais
avec un portrait très juste de la Russie d'aujourd'hui. On se croirait dans
le mariage de Chat Noir Chat Blanc.
Ici, la noce est plutôt ratée, elle foutrait même le bourdon. A base
d'humour constant qui relativise les trahisons diverses et variées, aidé
d'une caméra sans cesse en mouvement, le film de Lounguine est une réussite
où la légèreté ne distrait pas de la réalité russe. A travers une soirée,
il révèle les tensions et les démons qui sont en chacun de nous. La Noce
n'est qu'un prétexte pour dévoiler les ambitions d'un mineur, d'une
mannequin, d'un flic, d'un nouveau riche ou encore d'un mec sans avenirŠ
Cette " comédia " s'empare d'un sujet autrement plus noir (et plein de
suspens), et grâce aux personnages en devient d'autant plus humaniste. Il y
a une généroisté dans tous ces pardons, des la gentillesse du mari, dans
cet amour pour la liberté, qu'on a rarement vu. Sans démagogisme, sans
ultra-sensibilité, le réalisateur russe noie les soucis dans les rasades de
Vodka, et donne à son couple-porte-bonheur une échappée digne de la Grande
Evasion.
La Noce, film festif, balance entre l'hilarant Besame Mucho chanté à
diverses occasions et l'excentrisme de ce peuple métisse, gueulard, de
mauvaise foi, et isolé de Moscou.
Pour le spectateur, c'est tout bon : avec une histoire universelle et
simple, Lounguine fait rire tout en décrivant précisément les m¦urs et
problèmes de ses compatriotes. Observateur des vacheries humaines, il
essaye de sauver la mise de son couple, beau , blond, souriant, bref idéal.
Il y a évidemment un socle scénaristique solide : le film, de l'arrivée du
top model à la fuite de la mariée, est tenu magistralement et n'égare
jamais le spectateur.
On se fout de l'apparence pauvrette de cette production européenne. On se
laisse envoûter par le charme des deux jeunes acteurs, très bien choisi,
comme l'ensemble du casting.
La Noce, réjouissante, nous emmène dans un voyage où l'alcool compense les
soucis : fric, fin du communisme, corruptibilité des fonctionnaires... Le
film est une réponse bienveillante et divertissante à une société qui se
désagrège. Le pardon des Hommes en guise de loi.
C'est aussi dans ces contradictions - lorsqu'un curé se défroque pour
chanter un éloge à l'ivresse par exemple - que l'être humain devient
intéressant ; c'est sur cette galeries de personnages insolites et si vrais
, que Lounguine pointe avec intelligence sa caméra.
On en ressort optimiste, revigoré. L'histoire ressemblerait presqu'à un
conte de fée ; il est bon de se lâcher parfois. La Noce est une excellente
thérapie. Vincy
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