|
|
|
|
Réalisation : Chantal Akerman
Production : Paulo Branco, Gemini Films
Scénario : Chantal Akerman, Eric de Kuyper inspiré de La Prisonnière, de
Marcel Proust
Image : Sabine Lancelin
Son : Thierry de Halleux
Décor : Christian Marti
Montage : Claire Atherton
Durée : 112 mn
Interprétation:
Stanislas Merhar (Simon) Sylvie Testud (Ariane) Olivia Bonamy
(Andrée) Liliane Rovère Françoise Bertin Aurore Clément *** Liens : *** - interview Chantal Ackerman
|
|
|
|
La captive 2000 / France Belgique / Quinzaine des réalisateurs / présenté le 15 mai 2000
|
|
|
|
|
Ariane vit chez Simon dans un grand appartement parisien. Sous son étroite
surveillance. En effet, celui-ci veut tout savoir d'elle : il la suit ou la
fait accompagner dans le moindre de ses déplacements. Pourtant Ariane arrive
à préserver une certaine liberté que Simon ne peut toucher. Et cela le rend
malade. Il est conscient que même lorsque la jeune femme est dans ses bras,
elle lui échappe encore. Le fait qu'il connaisse le penchant d'Ariane pour
les femmes, notamment pour son amie Andrée, ne fait qu'exacerber sa douleur.
Leur relation peut-elle malgré tout continuer?
|
|
|
|
|
|
| Chantal Akerman est née à Bruxelles en 1950. Elle réalise son premier court
métrage en 1968, film dont elle est l'unique interprète, et son premier long
à New-York en 1972. Mais c'est avec Jeanne Dielman, présenté à la Quinzaine
es réalisateurs en 1975, que le public et la critique la découvre. Ses
dernières œuvres alternent fictions et documentaires. Depuis, elle a réalisé
une quinzaine de films dont Les Rendez-vous d'Anna (1978), Histoires
d'Amérique (1989), Un Divan à New-York (1995),... La Captive est son
quatrième film présenté à la Quinzaine des réalisateurs. Il est tiré d'un
livre de Marcel Proust, La Prisonnière. Adapter Proust et le porter à
l'écran n'est pas chose aisée. Raoul Ruiz et son scénariste Gilles Taurand
avaient relevé le défi en 1999 en présentant en Compétition Officielle
l'ambitieux Le Temps retrouvé. C'était une fresque lente et soignée
traduisant avec justesse l'univers du grand écrivain. Chantal Akerman a
choisi de transporter l'univers de Proust à notre époque et, pour ne pas se
disperser, d'en conserver le cadre bourgeois. L'action se situe dans le
16ème arrondissement à Paris. Une plaque de rue apparaît en effet comme
indice dans le film : rue des eaux. Cette rue se trouve non loin de la rue
Marcel Proust.
|
|
|
|
|
|
| Le fil d'Ariane
" Tu dormais. J'ai écarté tes jambes et j'ai regardé ton sexe si beau "
Simon ou le temps perdu... Malgré une distribution jeune et attirante -
Stanislas Merhar, Sylvie Testud et Olivia Bonamy -, le film garde de bout en
bout une froideur déroutante. L'amour rime souvent avec passion, mais
Chantal Akerman a préféré un traitement psychologique des atermoiements
amoureux. L'histoire se déroule à travers le regard unique de Simon. Sa
frustration d'aimer un être qui lui échappe est traduite par de longues
périodes de filatures et d'indiscrètes séances de questionnement. Simon veut
comprendre pourquoi Ariane peut être comblée par une autre sorte d'amour,
celui d'une femme. Alors il passe son temps à la harceler, ainsi que ses
amies. Ses questions restent bien sûr sans réponses. Le jeu très froid des
personnages est accentué par leur utilisation du vouvoiement. Les visages et
les corps conservent une invariable immobilité, ce qui surprend, surtout
pour l'habituellement pétillante Sylvie Testud. La musique classique rajoute
à la pesanteur de l'atmosphère. La réalisatrice a beaucoup travaillé sur
l'enfermement psychologique et physique. La plupart des scènes se situe dans
l'appartement de Simon, un lieu sombre et étouffant. Le héros y passe la
majeur partie de ses journées. Lorsque la caméra s'aventure au dehors, c'est
pour coller aux personnages, frôler les murs afin de maintenir ce
confinement et l'intemporalité de l'histoire. Les dialogues font parfois
sourire, même si le propos ne s'y prête pas. Et ce n'est pas parce que c'est
drôle.
Malgré l'intérêt du drame amoureux, le film reste donc trop froid pour que
l'on s'intéresse vraiment aux personnages. L'histoire est un brin désuet et
de ce fait manque de crédibilité.
Muriel
|
|
|
|
|