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Kippur Israël /
Sélection officielle / présenté le jeudi 18 mai |
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Israël, le 6 octobre 1973 : le pays est calme, c'est
Kippour, le jour du Grand Pardon. Mais la guerre
éclate, précipitant Weinraub et Ruso au combat.
Les deux amis intègrent une équipe de secouristes de
l'armée de l'air, pour des aller et retour incessants
sur le Plateau du Golan. Les évacuations de morts et
de blessés se répètent inlassablement, et l'excitation
des premiers moments laisse vite place à
l'écoeurement. |
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| Tourné au début de l'année sur le plateau du Golan,
"Kippour " retrace l'un des épisodes les plus
sanglants des conflits du Proche-Orient : l'attaque
surprise de la Syrie et de l'Egypte contre Israël le 6
octobre 1973, en plein jour du Grand Pardon. Un
immense revers pour Israël, qui ne regagne les
territoires perdus qu'au prix de 2 700 morts.
Cette guerre, Amos Gitaï l'a vécue comme soldat ;
blessé par un éclat de métal, il en garde trace dans
sa chair: "J'ai compris que j'avais conquis le droit
de dire ce que je pensais et d'être si nécessaire
critique de la façon la plus claire " . La violence du
combat est donc le dernier épisode d'une fresque
consacrée à la société israélienne, qui a connu son
plus grand succès l'année dernière avec "Kadosh ".
"L'Université du Neguev informe tous ses étudiants que
toutes les convocations pour la rentrée de 1973 sont
annulées jusqu'à nouvel ordre. A tous nos étudiants et
professeurs mobilisés, soyez forts et bon courage ".
Né en 1950 à Haïfa, Amos Gitaï, après des études
d'architecture aux Etats-Unis, s'attache en effet
depuis 1980 à explorer les fractures de la société
israélienne. Il a réalisé jusqu'à ce jour une
trentaine de documentaires et de longs métrages.
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SOLDATS SANS FRONTIERES
On peut appeler ça un ratage. A partir de ses souvenirs de la Guerre du Kippour, Amos Gitai, à qui l'on doit le merveilleux Yom Yom et le lumineux Kadosh, nous déçoit démesurément avec "Kippur".
Le seul sens de cette "expérience" serait le message, convenons-le pas très nouveau, "Faîtes l'amour pas la Guerre". Les deux scènes de chair sensuelle (à opposer à la chaire éclatée par les obus) sont peut-être le seule beauté de ce film, mélangeant la peau à la peinture.
Car pour le reste, on ne repassera pas. Sans scénario, le film s'égare dans une succession de scènes répétitives. Il n'y a rien de mélodramatique dans ce film. Gitai prend l'angle du sauvetage, de la médecine pour traiter de la guerre. Il a oublié au passage le scénario. On regrette qu'il n'ait pas choisit le format documentaire ou encore celui d'un reportage TV... Là on ne sait rien de la Guerre, si ce n'est la marque des hélicoptères. Quant à l'émotion, elle est absente. Comme le discours de cette oeuvre sans doute pacifiste, mais plutôt fade, grise comme ce Golan humide et boueux.
Même la notion du temps, que l'on perd en temps de guerre, n'est pas retranscrite comme une fiction. Il filme en temps réel de longs plans séquences dont les cadres rappellent étrangement le cinéma de Kiarostami, la poésie en moins.
La fin réserve une soudaine éruption de violence qui ne fait que brusquer un film sans tempo. Idéal dans la sélection Un Certain regard, Kippur, en Sélection Officielle, aurait pu tenir en 5 clichés photographiques résumant le travail admirable de ces brancardiers militaires. Vincy
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