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Un temps pour l'ivresse des chevaux (
Zamani barayé masti asbha ) 2000 / Iran / Quinzaine des réalisateurs / compétion Caméra d'or et Prisx de la Jeunesse / présenté le 14 mai
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Au Kurdistan iranien, près de la frontière avec l'Irak, cinq frères et
soeurs vivent en subvenant seuls à leurs besoins. Le benjamin Madi souffre
d'un handicap incurable. Il faudrait le soigner rapidement. Malgré les
efforts de Ayoub, l'aîné, qui multiplie les petits boulots, la famille n'a
pas les moyens d'assumer cette opération...
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| Né en 1969 à Bané, au nord-est de l'Iran, Bahnam Ghobadi réalise plusieurs
courts-métrages parmi lesquels Vivre dans le brouillard primé dans de
nombreux festivals. Il a été assistant réalisateur d'Abbas Kiarostami pour
Le Vent nous emportera et comédien dans Le Tableau noir de Samira
Makhmalbaf, en Compétition Officielle. Un temps pour l'ivresse des chevaux
est son premier long métrage. Il a été tourné en eux ans entre 1997 et 1998
pour un budget global de 800 000 francs. Le cinéma iranien confirme sa
vitalité, consacrée en 1997 par une Palme d'Or pour Le Goût de la cerise de
Abbas Kiarostami.
A propos du film:
Le titre : « Afin que leurs chevaux puissent supporter le froid et les
fardeaux excessifs, les contrebaniers versent du whisky dans leur auge. Les
animaux sont donc dans une espèce d'ivresse involontaire ».
L'histoire : « Je me suis inspiré d'une histoire vraie. Il y a deux ans,
lors des repérages de Vivre dans le brouillard, j'ai rencontré des jeunes
qui faisaient de la contrebande entre le Kurdistan iranien et le Kurdistan
irakien. Et j'ai décidé de travailler avec eux. Les gens du village où a
été tournée l'histoire n'avaient jamais vu de caméra avant et n'avaient
même pas l'électricité. Ils ne jouaient pas, mais vivaient simplement leur
propre vie . Madi, le jeune handicapé, a encore une espérance de vie de
deux ans. Il existe en Allemagne un endroit où on pourrait l'opérer mais il
faudrait trouver de l'argent».
A propos du Kurdistan:
Les Kurdes sont une nation sans état comptant plus de 30 millions
d'habitants. Le Kurdistan est divisé depuis 1923 entre l'Iran, l'Irak, la
Syrie et la Turquie où résident la majorité des Kurdes. |
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| Pour une vie
« Ici, on ne donne pas de travail à ceux qui n'ont pas de mulet »
C'est un pur moment d'émotion que procure le réalisateur iranien Bahman
Ghobadi. Son histoire si vraie, si simple d'une fratrie orpheline offre une
belle leçon de solidarité et d'amour. La caméra suit les enfants, héros du
film, en se promenant à leur hauteur, donnant une autre dimension au monde
d'adultes. Elle les filme en contre-plongée ce qui accentue leur fragilité,
mais aussi leur volonté. Ils sont partout, petites mains agiles ou porteurs
infatigables, bousculés par des hommes qui les traitent d'égal à égal.
Leurs grands yeux noirs expriment plus à l'écran que des mots. La voix off
d'Amaneh ponctue l'histoire de détails familiaux ou quotidiens. Le handicap
de Madi ajoute bien entendu une note dramatique au film. Mais jamais
l'enfant n'est laissé à part. Ses frères et soeurs le protègent, lui font
prendre ses médicaments. Une des plus belles scènes du film se déroule dans
le cimetière où est enterré le père. La jeune Amaneh y amène Madi et tous
deux prient pour la guérison de ce dernier avec une force incroyable. La
neige, volontairement très présente, couvre un paysage magnifique de
montagnes aux flancs arides. Les images épurées montrent de lentes
caravanes d'hommes et de bêtes avançant en direction de la frontière. Le
film permet aussi de découvrir quelques coutumes comme la discution autour
du mariage de deux enfants, ou encore la contrebande nécessaire pour vivre.
Surveillez sa sortie en salles!
Muriel
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