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Harry un ami qui vous veut du bien 2000 / France / Sélection officielle / Compétition / présenté le 11 mai.
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C'est le temps des vacances et des retrouvailles. Pour Michel et Claire, les
premières s'annoncent difficiles. Leurs trois fillettes demandent beaucoup
d'attention tandis que leur maison de vacances en chantier depuis trois ans
est une source de problème. Mais voilà que débarque Harry, un ancien copain
de lycée de Michel. Lui et son extravagante petite amie Prune vont
s'incruster dans leur quotidien déjà bien pimenté…
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| Dominik MOLL, 38 ans et 4 jours le 11 mai, prend son temps : études de cinéma à la City University of New York et à l'IDHEC, trois courts métrages (The Blanket en 1983, Visite médicale en 1985 et Le Gynécologue et sa
secrétaire en 1987) puis un premier long en 1994, Intimité, l'histoire d'une
femme qui s'immisce dans la vie d'un couple. Aujourd'hui, après avoir
travaillé entre autre avec Laurent Cantet comme assistant réalisateur, il
est en compétition à Cannes avec Harry, un ami qui vous veut du bien, une
comédie grinçante, tournée près d'Aurillac dans le Cantal. Ce film est la
première production en solo de Diaphana, le distributeur de La Vie rêvée des
anges (Erick Zonka).
Les quatre comédiens principaux font partie de la génération montante des
acteurs français et ont joué dans des films remarqués. Laurent Lucas a
interprété un mari attentionné dans le très juste Haut les cœurs de Solveig
Anspach, présenté à la Quinzaine des réalisateurs l'année dernière. Sergi
Lopez, dans Une Liaison pornographique (Frédéric Fontaine), a confirmé son
talent d'acteur découvert dans Western de Manuel Poirier. Mathilde Seigner
a, quant à elle, participé au film césarisé Vénus Beauté (Institut) de Tonie
Marshall et Sophie Guillemin s'est illustré dans un film de Cédric Khan,
L'Ennui.
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| Le Fan
« Qu’est-ce que tu lui veux ?
-Rien, je veux l’aider »
Dominik Moll décrit «Harry…» comme une « comédie
grinçante » ; effectivement, on rit beaucoup dans la
première partie du film, avant que le scénario se
mette sérieusement à grincer !
Tout commence le mieux du monde : en moins d’un quart
d’heure, le spectateur se trouve plongé dans un
univers familier, le bonheur des départs en vacances,
la belle famille et les copains sangsue. L’humour est
au rendez-vous, les répliques font mouche et l’on
apprend même que manger un jaune d’œuf après chaque
orgasme décuple la virilité ! Bref, le ton est
résolument à la comédie, sans que jamais l’on puisse
imaginer qu’il en sera autrement.
Le virage «gore» du film est du coup difficile à
prendre, Dominik Moll changeant totalement de
direction à la moitié du parcours. Envolé le
personnage bonhomme de Sergi Lopez, transformé en
véritable psychopathe ! Psychologie, musique,
style…tout est modifié, à croire que l’on s’engage
dans un second film, nettement moins convaincant que
le premier. Dominik Moll se met à multiplier les
effets, tentant même un épisode onirique sans réel
intérêt, si ce n’est ouvrir les voies de la création
au personnage de Laurent Lucas. Dans la même veine, ce
dernier ne peut s’empêcher de rapprocher les rondeurs
de Sophie Guillemin aux œufs de son réfrigérateur, qui
lui fourniront enfin l’inspiration tant attendue (les
œufs ou les seins, difficile de savoir..).
Difficile donc d’accrocher à cette deuxième « époque »
introduite de façon beaucoup trop brutale et sommaire.
Harry en est réduit à passer directement du bon copain
lourdingue au fan hystérique, du mec gentil au fou
hurlant ! C’est d’autant plus dommage que Sergi Lopez,
très bon dans chacune des deux palettes, aurait fort
bien réussi un savant mélange des deux, utilisant son
physique bonhomme pour mieux nous tromper.
En juxtaposant les genres au lieu de les mêler,
Dominik Moll ne réalise que deux moitiés de films,
abandonnant ses spectateurs à mi-parcours.
Mathilde
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