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Faites comme si je n'étais pas là 2000 / France Italie/ Quinzaine des réalisateurs / Projeté le 18 mai 2000 / |
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| Lycéen solitaire et refermé sur lui-même, Eric passe son temps à observer ses voisins à la jumelle : en face de la fenêtre de sa chambre se trouve en effet un immeuble qui commence à prendre vie à la nuit tombée. Son existence bascule lorsqu'un jeune couple emménage dans un appartement situé au deuxième étage de l'immeuble en question.... |
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| Olivier Jahan fut collaborateur à la Quinzaine des réalisateurs, avant de passer lui-même à la réalisation en 1994, avec le court métrage Parlez après le signal sonore. Pour son premier long métrage, il est donc à son tour sélectionné dans le cadre de cette section parallèle du festival de Cannes 2000.
Il retrouve là Emma de Caunes, qu'il avait déjà dirigée dans deux courts métrages, Au bord de l'autoroute (1996) et Beaucoup trop loin (1998).
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"Personne ne m'attend ce soir"
Pour son premier long métrage, Olivier Jahan choisit d'axer son propos sur les émois de l'adolescence. Faites comme si je n'étais pas là est sans aucun doute le énième film à être tourné sur le sujet, mais le metteur en scène l'aborde ici de façon très personnelle.
Certes, la métaphore qu'il utilise pour montrer que le rapport au monde de son personnage est celui d'un spectateur (Eric s'évade de lui-même en observant ses voisins à la jumelle) est un peu lourde. De même, sa conclusion en forme de rédemption paraît un peu trop convenue pour être crédible. Néanmoins, Olivier Jahan parvient à décrire avec un talent certain le désarroi de cet adolescent en rupture, reclus dans son monde intérieur. En particulier, sa façon de filmer le visage d'Eric rend parfaitement compte de la manière dont l'imaginaire de ce dernier transforme les scènes - toujours anodines - auxquels il assiste depuis la fenêtre de sa chambre.
D'autant que le metteur en scène a su parfaitement s'entourer de comédiens excellents. Ainsi, Jérémie Régnier donne à son personnage toute l'ambiguïté nécessaire pour le rendre crédible : que ce soit dans les scènes où il s'enferme dans un profond mutisme ou dans celles où sa rage intérieure explose dans un déchaînement de violence, la révélation de La promesse fait une nouvelle fois étalage de son potentiel tragique. Les autres interprètes de Faites comme si je n'étais pas là ne sont pas en reste : Aurore Clément, si rare au cinéma, campe une mère compréhensive à laquelle elle apporte sa douceur naturelle ; Johan Leysen interprète parfaitement l'affrontement qui l'oppose à son beau-fils ; enfin, à chacune de ses apparitions, Emma de Caunes ravive de son exceptionnelle énergie une flamme qui vacille de temps à autre.
Pascal
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