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Les destinées sentimentales 2000 / France / Sélection officielle /présenté le 16 mai / sortie : 12 juillet 2000
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Jean, est un pasteur marié et père de famille lorsqu'il rencontre Pauline dans un bal. Il quitte alors sa femme pour suivre sa "destinée sentimentale". Leur union va traverser les évènements du début du siècle, de la grande guerre à la tourmente industrielle. Les Destinées Sentimentales est une fresque intimiste qui suit un couple pendant une trentaine d'années. |
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| Olivier Assayas est né en 1955 à Paris. Entre 1979 et 1984, il réalise quatre courts métrages. Dès 1986, il s'attaque à des longs métrages dont Désordre (1986), Paris s'éveille (1991), Fin Août, Début Septembre (1998).
Parallèlement à sa carrière de réalisateur, il est rédacteur aux Cahiers du Cinéma de 1980 à 1985.
Le Festival de Cannes, n'est pas une première pour le cinéaste puisqu'il y a déjà gravi les fameuses marches pour L'Eau Froide en 1994 et Irma Vep en 1996 (en tant que réalisateur de longs métrages).
Avec Esther Kahn d'Arnaud Desplechin, Les Destinées Sentimentales est l'une des deux grandes productions d'époque, réalisée par un adepte du cinéma d'auteur, qui est présentée lors de l'édition 2000 du festival.
Ce projet remonte à quelques années puisque la première version du scénario, co-écrite avec Jacques Fieschi, date de 1994.
De par son budget élevé (100 millions de francs) et par les diverses autres entreprises du réalisateur (Irma Vep et Fin Août, Début Septembre), le tournage n'a pu débuter qu'en août 1999.
C'est de nouveau Bruno Pesery qui en est le producteur, après avoir produit Paris s'éveille et Une Nouvelle Vie. Comme Olivier Assayas, il s'agit de sa première production d'une telle ampleur.
Enfin, le tournage s'est déroulé dans la région cognaçaise de Jarnac puis en Suisse et en Belgique.
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| Les Destinées tournent court
«Il n'y a pas de vie perdue quand on a aimé ne
serait-ce que son outil »
Est-il si difficile d'associer passion et film
d'époque ? Comme l'essentiel des productions en
costumes présentées depuis le début du Festival, «Les
Destinées Sentimentales » manquent de profondeur, de
chaleur : trois heures durant, on guette la petite
étincelle qui en aurait fait un grand film d'amour.
Olivier Assayas, qui s'est livré corps et âme dans ce
projet, pêche par ambition : non content de suivre ses
personnages sur trente années de leur existence, il
s'attache aussi à l'histoire d'un métier et englobe
dans son film les grands bouleversements du siècle,
guerre mondiale, révolution sociale et industrielle,
le tout illustré par des travellings aussi nombreux
qu'interminables.
«Les Destinées sentimentales » ne sont pas loin de
ressembler aux grandes sagas familiales qui font les
beaux jours des étés télévisés, portées par un casting
des plus populaires. A trop vouloir en dire, Olivier
Assayas se montre forcément superficiel (outre
quelques infirmières-cliché, on n'aperçoit rien de la
1ère guerre mondiale), forcément dispersé (le scénario
aurait gagné à supprimer quelques épisodes, quelques
personnages).
Certes, la reconstitution est parfaite, et l'on sent
bien l'immense travail de recherche qui a précédé
l'écriture du film. Mais la démonstration est du coup
presque trop laborieuse, telle un artiste qui ne
parviendrait pas à effacer la trace de ses efforts.
C'est d'autant plus regrettable que le film n'échappe
pas aux clichés du genre : la scène de bal n'apporte
rien de bien neuf- même si les danses ont été mille
fois répétées- et l'on ne croit guère au trouble du
pasteur Berling, peu crédible en chaire, bien vite
divorcé, bien vite remarié. Enfin, on voit peu de
cette société protestante qui noue l'intrigue du film,
élément pourtant essentiel aux destinées des uns et
des autres.
L'histoire d'amour qui unit Jean et Pauline s'en
trouve grandement affaiblie. Leur passion manque de
chair, noyée sous des dialogues fort littéraires, qui
sonnent creux dans la bouche des comédiens. Ces
derniers se donnent pourtant beaucoup de mal pour
rendre vrais leurs personnages. Habillés, maquillés,
vieillis, ils font finalement figure de marionnettes
dans ce grand jeu de l'amour et du hasard, cette
tentative avortée d'un «Belle du Seigneur »
cinématographique. Mathilde
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