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   spécial Cannes
 
 
 
Production: POLAR ENTERTAINMENT
Réalisation: John WATERS
Scénario & dialogues: John WATERS
Images: Robert STEVENS, ASC
Décors: Vincent PERANIO
Musique: Zoe POLEDOURIS, Basil POLEDOURIS
Montage: Jeffrey WOLF, ACC
Durée : 88 mn

Interprétation:
Melanie GRIFFITH (Honey)
Stephen DORFF (Cecil)
Alicia WITT (Cherish)
Adrien GRENIER (Lyle)
Larry GILLIARD Jr (Lewis)
Maggie GYLLENHAAL (Raven)

*** Liens : ***

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  Cecil B. DeMented
2000 / Etats-Unis / Sélection officielle / Hors compétition / présenté le 18 mai
 
L'actrice la plus en vogue du moment, la " divine " Honey Whitlock, est enlevée le jour de la première de son dernier film par le réalisateur kamikaze Cecile B. DeMented, pour la forcer à jouer dans son propre film indépendant. Au mépris de toutes les règles, de tous les tabous, Cecil B. et sa bande sont prêts à tout. Et Honey, contre toute attente, a peut-être trouvé là le rôle de sa vie...
 
 
Depuis ses débuts, John Waters, empereur du mauvais goût, de la provocation, et du pittoresque n'a eu cesse de vouloir choquer et ébouriffer la bienséance. Pink Flamingos (1972) scelle le destin cinématographique de John Waters et introduit dans le firmament des stars du 7ème Art une actrice transsexuelle au nom prédestiné, Divine. Dans ce film, celle-ci goûte à une crotte de chien pour la plus grande horreur des spectateurs et la plus grande satisfaction du réalisateur. Mais la carrière de John Waters ne peut se résumer à ce fait scatologique. Vont suivre alors cinq autres films avec Divine : Female Trouble (1974), Desperate Living (1977), Polyester (1981), Hairspray (1988), et Divine (1990). La mort de Divine met fin à leur collaboration et à la période trash de Waters qui réalise ensuite des films plus grand public. Une autre actrice arrive avec Hairspray dans l'univers déjanté de Waters : Ricki Lake, une jeune femme souriante et bien en chair, représentative du milieu populaire dépeint par le cinéaste. En effet, John Waters préfère les actrices aux formes épanouies et les personnages hors normes. Johnny Depp, connu pour ses choix de carrière avisés et décalés, joue dans Cry Baby (1990) avec, entre autre, un ami, Iggy Pop. En 1994, John Waters aborde le thème à la mode des tueurs en série avec Serial Mom (Serial Mother) dans lequel Kathleen Turner trucide tout ce qui porte atteinte à ses valeurs écologiques et superstitieuses ou à sa famille. Pecker en 1998 montre de facon toujours aussi caustique le monde des snobs new yorkais et mélange les genres avec Edward Furlong et Christina Ricci. L'enfant terrible du cinéma américain commet cette année avec Cecil B. Demented son quatorzième film.
 
SINEMA

John Waters s'attaquant à Hollywood, c'était attendu, et même excitant. Le résultat est décevant. La satyre est caricaturale, la réflexion drôle mais bête, et finalement la critiqueun peu facile. Au générique de fin, on s'apperçoit que Waters et ses deux acteurs principaux ont bénéficié d'assistants et de tout le strass hollywoodien. Avec un aspect amateur, ou même numérique, le film aurait été un vrai brûlot.
Cecei dit, on peut dire qu'on rigole à des bons mots, surtout lorsqu'il s'agit d'inside jokes du business hollywoodien. Tourné dans sa ville de Baltimore, Cecil B.Demented est l'apologie du film trash et une destruction en règle des produits finis issus des studios de cinéma.
Dommage, à l'exception du personnage de Melanie Griffith, qui avec son sens de la dérision et sa beauté fatale apporte de la grâce à ce film destroy et hard rock, dommage donc, que tous les personnages soient aussi ùmal écrits. On croirait un film pour ados. L'assistante a un physique ingrat et un caractère de lèche cul. Le gang est carrément un sommet de nullos engagés dans une secte à la gloire d'un cinéaste sans intelligence; cela va de la sataniste qui boit du jus de chèvre au gamin qui se branle tout le temps en passant par l'homo qui a honte d'être hétéro. Underground?
Même pas puisque le film est techniquement nickel et scénaristiquement bien construit. Avec quelques stars au générique, dont Patty Hearst, ex-kidnappée des seventies, qui joue dans ce film relatant une histoire assez proche : le syndrome de la victime enlevée et tombant amoureuse de ses ravisseurs (cf dernier James Bond ou Starmania).
Ce n'est pas en citant Almodovar, Lynch, Preminger, Lee, Fassbinder, Pekinpah ou Pasolini que Waters va réussitr à faire aimer leurs films : qu'il s'en inspire! On aurait aimé une vision plus perso sur ce qu'il a subit avec le système, les studios. Quelles stars l'ont conduit à maltraiter le personnage de Melanie Griffith? Depp? Turner? Ricci?
Le terrorisme, acte inacceptable, bousille la pertinence de l'attaque. N'ya t-'il pas d'autres moyens de se défendre? Ou alors, il ne fallait rien prendre au sérieux et juste rire aux situations cocasses - premier degré.... mais Waters fut plus subtil avec Serial Mom et plus grotesque avec Pink Flamingos. La sagesse ne lui convient pas... Ce délirium aigü où il massacre Patch Adams et Forrest Gump (enfin la suite, Gump Again), est proche des films d'Ed Wood. Avec option orgie et star au bûcher. Mais est-ce que l'on doit mourrir pour un film? Personne ne le croit. C'est toute la limite de ce cynisme bien naïf, et déjà vu.

Vincy  

 
 
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