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Bread and roses 2000 / Angleterre / Projection à Cannes le 11 mai / Compétition Officielle |
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Le coeur gros, Maya a laissé sa mère à Cuernavaca pour passer aux
Etats-Unis. Après bien des péripéties, elle arrive à Los Angeles où vit
depuis longtemps sa soeur aînée Rosa.
Energique et décidée, Maya décroche un premier job de serveuse dans un
bar de nuit puis obtient de Rosa, employée dans une entreprise de
nettoyage, qu'elle la présente à son directeur, Perez.
Devenue femme de ménage, Maya se retrouve au milieu d'une armée
d'employés de toutes les nationalités opérant la nuit dans les bureaux
des buildings de Los Angeles. Elle découvre les conditions dans
lesquelles travaillent les immigrés dont les papiers ne sont pas en
règle.
Contrairement à Rosa, Maya ne peut pas accepter de se soumettre.
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| Né en 1936, Ken Loach est un des pionners du cinéma réaliste anglais
avec Mike Leigh (Naked, Secrets et mensonges). D'abord réalisateur pour
la télévision, il a franchi le pas avec Poor Crow en 1968.
C'est la 11ème fois que l'un de ces films est sélectionné à Cannes. Il
a obtenu deux fois le prix du Jury, en 1990 avec Hidden Agenda et en
1993 avec Raining Stone et Peter Mullan l'interprète de son dernier film
My Name Is Joe a obtenu le prix d'interprétation en 1998, parmi ces
autres films sélectionnés à Cannes, Land And Freedom grand oublié du
palmarès Cannois de 1995.
Ken Loach qui fut auparavant professeur a également réalisé de nombreux
documentaires sociaux stigmatisant la politique de Margaret Thatcher,
John Major et celle aujourd'hui de Tony Blair. Ce n'est pas la première
fois qu'il abandonne l'Angleterre; avec Land And Freedom, il s'était
intéressé à la Guerre d'Espagne et dans Carla's Song, il décrivait les
méfaits des contras armés par la C.I.A au Nicaragua.
Cinéaste engagé, politique donc, Bread And Roses, sur fond de lutte
contre la mondialisation capitaliste, semble ne pas échapper à la règle.
Adrien Brody a été révélé par La Ligne Rouge de Terrence Malick, depuis
ce film, ces perfomances ont été remarqué dans The Summer Of Sam de
Spike Lee et Oxygen de Richard Shepard.
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PATHOLOACHIQUE
Dans la lignée de Carlas Song, tout en sinscrivant à la suite de ses films sociaux " so british ", Ken Loach nous déçoit avec une oeuvre mineure dans sa filmographie.
Ce nest pas la première fois que le cinéaste se penche sur la culture hispanophone, sur ce conflit Nord/Sud, ni même sur limmigration.
Comparé à Rosetta, cette histoire de Maya fait cependant pâle figure. Lorsque les frères Dardenne vont jusquau bout de la misère, ils affrontent la délation de leur héroïne. Ici une dénonciation (grave) qui aurait pu laisser le spectateur juger de lacte, est vite rattrapé par un contexte démagogique qui excuse tout. Ou presque.
Loach na pas réussi à faire autre chose quun film manichéen et populiste. Les riches dun côté, les pauvres de l'autre. Hymne au syndicalisme. On sent chez le réalisateur lenvie de faire du documentaire fictif, ou de la fiction documentaire. Mais seule la relation entre les deux sÏurs suscite un intérêt psychologique et cinématographique. Les autres rapports humains sont souvent baclés sur lautel de la lutte sociale.
Il y a bien sûr deux trois scènes très bien écrites, inspirées notamment le cocktail tournant à la farce. Mais elles ne compensent pas le déséquilibre dun film qui se cherche : à suivre une Maya trop spontanée, pas assez réfléchie, qui cherche des noises par bêtise, le personnage principal en devient énervant, au lieu dêtre attachant. On aurait voulu adhérer !
Portrait dune classe ouvrière, analyse dune régression sociale, Bread and Roses (rapport à une révolution ouvrière du début du siècle) rejette le romantisme d'un dilemme amoureux, et flirte avec la comédie musicale (sans l'oser).
Reste un film de bon sens (social), de bons sentiments, un peu moral, pas très original, mais auquel on ne peut pas reprocher le regard précis de son auteur sur un monde décidément injuste.
VCT
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