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C'est un thème que vous avez souvent aborder. Est-ce une manière de parler de vous? Moi j'étais ce qu'on appelle un tourmenté. Ça se voyait pas trop. Je n'avais pas l'apparence extrêmement souffrante - il a tellement de raions de l'être - de mon personnage dans le film. Moi j'étais très tourmenté parce que j'étais un imaginatif, c'est peut-être pour ça que j'ai fais du cinéma plus tard. C'est à dire que je me faisais beaucoup de cinéma dans la tête. Beaucoup de choses étaient facteur d'anxiété. J'étais un traqueur quand j'étais ado.
En tant que metteur en scène quel est votre moteur principal: l'image, l'histoire....???
Votre film a été présenté au Comité de Sélection du festival à la dernière minute. C'est une volonté de la part du distributeur? |
Vous avez souvent déclaré que vous aimiez filmer le désir. Et en regardant votre oeuvre vous vous aimez montrer la sexualité. D'où vient ce "désir"? Je crois qu'au delà de ça que j'aime filmer, enfin que j'ai la prétention d'essayer de filmer ce qui est caché. Ça paraît paradoxal parce qu'on est bien obligé de filmer ce qui est apparent. Mais justement ce que j'aime c'est d'essayer de faire comprendre au spectateur ce qui est caché... Et quand vous parlez de la sexualité, en génréal c'est dans le domaine du secret. J'aime filmer ce qui est dissimulé, que le secret des gens apparaissent, des adultes, des enfants, des femmes... Dans ce sens là, le désir fait parti de ces choses qui ne sont pas forcément dîtes mais qui sont mystérieuses, cachées et ça ça m'intéresse.
Vous avez aussi beaucoup filmé l'enfance: Charlotte Gainsbourg dans L'Éffrontée...c'est presqu'une thématique chez vous...
Et le petit Nicolas vous le voyez comment avec quelques années de plus? |
D'où sont venues les allégories du film: quand il embrasse sa maîtresse, quand il prend son ami dans ses bras comme la vierge et son fils...? De mes souvenirs. Vous savez je crois que 99.5% des garçons fantasment sur leur institutrice, sauf si elle est épouvantablement vilaine. Mais si ce n'est pas sur une institutrice, ça va être sur leur voisine. C'est normal: je crois que ça fait parti de la sexualité des enfants. J'ai fais appel à mes souvenirs et je ne crois pas être quelqu'un d'anormal ou alors j'aime bien dire "anormal comme d'autres". Et puis la deuxième chose, quand l'enfant prend l'autre enfant dans ses bras...Cet enfant est tellement abandonné, tellement malheureux, il se sent tellement inférieur aux autres à cause du secret qu'il porte, que tout ce qui peut être un contact, un réconfort, quelque chose de chaleuruex, il en a besoin donc il fantasme ça: d'être à la fois le sauveur du leader de la classe, qui soit lui héros à son tour, et même de le protéger au point de le prendre dans ses bras,
Vous critiquez aussi l'overdose de protection parentale sur leurs enfants... |
C'est aussi la première fois que Carrère fait une adaptation cinématographique... Je ne dirais pas ça parce qu'il a fait des travaux sur beaucoup de téléfilms et c'est quand même du même ordre...
Mais c'est la première fois qu'il adapte un de ses romans?!
Comment vous êtes-vous partagés le travail?
C'est un film produit par les américains, le premier film produit par Warner en France...
France 3... |
Puisqu'on parle de ça, quelle est votre position par rapport à l'AMI [Accord Multilatéral sur l'Investissement]? Par rapport à l'AMI, il faut vous dire que l'AMI est une histoire enterrée parce qu'il faut bien que vous comprenniez que les Américains sont beaucoup plus protectionnistes que nous. Ils ont beaucoup plus de choses à protéger et ils ne veulent pas que l'AMI aboutisse. Ils ont beaucoup plus de raisons de ne pas vouloir que l'AMI aboutisse. Et quand les Américains sur le plan commercial ne veulent pas quelque chose, ça n'arrivera pas. Maintenant il y a des dangers beaucoup plus grands. Ça s'appelle le NTM. C'est pas un groupe de rock, c'est une négociation de libre-échange entre l'Amérique et l'Europe, et là il va encore falloir monter au créneau pour que soit séparer de ces négociations tout ce qui est culture et audiovisuel. Il y a encore un combat à mener, qu'il faut mener, pour que nous continuons à vivre avec notre cinéma, qui est différent de leur cinéma. Et s'ils envahissent tout, notre cinéma différent, qu'on l'aime ou qu'on l'aime pas, mais qui fait que nous sommes là et que nous vivons, qui est différent d'un cinéma Mickey ou d'un cinéma Fast-food, ne pourra plus exister. L'argent que peuvent mettre des sociétés étrangères dans nos productions, il est le bienvenu, à condition que comme pour mon film, ce soit des films français, en langue française, avec des techniciens français, des acteurs français et qu'on ait le "final cut". Toutes choses que j'ai eu. Dans ces conditions là, bravo. Ça veut dire qu'on nous fait confiance. Qu'on peut faire des films qui marchent peut-être...
Comment travaillez-vous avec des enfants sur le tournage?
Comment avez-vous trouvé le jeune acteur vedette? |
Deux dernières petites questions: Est-ce que vous êtes déjà aller en classe de neige? Je ne suis jamais allé en classe de neige parce que je ne sais pas skier. Mais je suis allé beaucoup en colonie de vacances quand j'étais enfant, et c'est la même ambiance.
Et êtes-vous déjà venu à Cannes, comment vous vivez ce Festival?
Si l'on croit très fort à quelques chose, est-ce que ça finit par arriver??? |