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Le rêve est finit...
Un palmarès éclaté et surprenant...comme prévu. A quelques exceptions, on ne peut être que ravi de cet ensemble iconoclaste et varié.
Mêlant l'académisme des vétérans (Boorman, Angelopoulos) et la fougue des espoirs (Bouchez et Regnier, Haynes), le jury a récompensé une cinéphilie vaste et originale.
On est un peu étonné du Prix du Jury pour Claude Miller, de celui de la Mise en scène pour Boorman et de celui du Scénario pour Henry Fool et son auteur, Hal Hartley.
Etonné parce que les films ne sont pas si marquants. Et même s'ils ne sont pas déplaisants, ils ont éliminé deux films très attendus pour un prix, les deux asiatiques Flowers of Shanghai et The Hole.
Scorsese a voté là où on ne l'attendait pas. Evident le prix du Jury pour Festen, les deux prix d'interprétation (le duo rafraîchissant de La Vie rêvée des anges et le Joe du Ken Loach, absolument merveilleux), mais aussi ce prix de la meilleure contribution artistique pour Velvet Goldmine.
Le film de Todd Haynes est visuellement le plus fort. Et on sent dans ce palmarès un élan de la part d'un jury féminin et assez jeune.
Scorsese président, et chaque prix prend une valeur symbolique. La mise en scène de Boorman avait déjà été saluéz par Coppola.
Mais surtout ce Grand Prix du Jury, souvent bien meilleur ou puissant que la Palme (Breaking the waves, The Sweet hereafter), remis à Roberto Benigni, grand favori du public et des critiques.
Dans une passion débordante, hilarante, le cinéaste a fait de mémoire le meilleur speech de remerciement à Cannes, sous l'approbation et l'amusement de l'ensemble du jury. Ce Grand Prix est un choc pour deux raisons: il est remis à un film qui ressemble plus à une fable qu'à un chef d'oeuvre au sens cannois du terme. Et surtout il s'agit d'une comédie.
C'est sous les bravos et les applaudissements que Roberto fut acclamé par la presse.
L'éternité et un jour n'est pas le meilleur Angelopoulos. Facile, convenu, il ne rajoute rien à l'oeuvre du maître grec. Aussi peut-on considérer cette palme comme un couronnement à sa carrière, un sacre un peu annoncé, presque surfait et ce fut finalement la plus grosse surprise de la soirée: une Palme ni innovante, ni jeune, ni époustouflante, ni grandiose. Juste une Palme préméditée.
Angelopoulos aura donc eu son jour de gloire (même si la vedette a été volée par le Grand Prix du Jury, ironiquement...) à défaut de rester inscrit dans l'éternité.
Palmarès
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