1966
Un homme et une femme de Claude Lelouch (France) |
Ils se rencontrent un dimanche soir au pensionnat de leur enfant. Madame a raté son train, comme d’habitude. Monsieur lui propose de la déposer à Paris. Ils se reverront le dimanche suivant. Ils partagent tous les deux la douleur d’un deuil et la garde d’un enfant. Ainsi commence cette fable poétique entre Un homme et une femme. Doucement ils apprendront à se connaître. Ils sont tous les deux avares de confessions. Ils deviendront d’abord amis, puis bon amis. Jusqu’à ce que Madame lui révèle qu’elle ne peut avoir un amant, tant la mort de son mari est encore fraîche dans sa mémoire. Le spectateur apprend à connaître les protagonistes à travers leurs pensées et leurs gestes, ensemble révélés subtilement à travers des non dits, des sous-entendus, des regards et des hésitations.
On retrouve dans Un homme et une femme les bases de ce que sera le cinéma de Claude Lelouch, une caméra mobile (trop lui reprocheront plusieurs), ainsi qu’une thématique des relations hommes-femmes. En fait, il y réalisa pour la première fois, sa fameuse technique de caméra qui encercle les personnages. Le film nous offre aussi quelques moments de très beau cinéma, comme la scène où monsieur part du Sud de France pour revenir à Paris chez madame. En plan fixe le cadrant au volant de son véhicule, il prépare sa rencontre et répète ce qu’il dira. Cette scène traduit admirablement bien l’état d’esprit du personnage, sa confiance en lui. Donc, une Palme méritée pour Lelouch, la seule qu’il n’ait jamais gagnée en trente ans de carrière. Un homme et une femme marque aussi le début de la carrière commerciale du réalisateur. Par contre, la critique s’est toujours avérée injustement sévère avec ce cinéaste français qui pourtant a cumulé les succès publics, film après film. Sa carrière sera entre autres marquée par des films très intéressants comme Les Uns et les autres (1981) ou encore La Belle histoire (1992). |
© Volute productions 1997
© Hors Champ 1997