Mots dits
J'aime bien que, comme dans une oeuvre de Magritte, il fasse jour et nuit en même temps. Ma vie en rose est à mi-chemin entre la comédie et le drame, le rêve et la réalité. J'aime le mélange au cinéma du probable et de l'improbable...
Je rencontre pour la première fois Carlos Scotta, distributrice, qui veut produire Ma Vie en Rose. Pendant les trois années suivantes, je me dirai souvent que je ne suis pas réalisateur.
Mais un jour arrive la fin du mixage et, même si je n'arrive pas à y croire, le film existe enfin.
Je veux traiter des sujets de mon époque. Aujourd'hui, il y a une redistribution des cartes: les frontières entre le féminin et le masculin sont de plus en plus floues. Ne serait-ce que dans la cellule familiale où les rôles du père et de la mère sont devenus interchangeables. Si la réaction des adultes est si violente, c'est parce qu'au delà de la pure question de l'odentité sexuelle, d'autres questions se posent: quelle est ma place dans le monde, qui suis-je?
On a voulu aborder un thème grave sur le ton de la légèreté. C'est un film sur la peur de l'autre, sur le rejet, sur le regard sévère des gens posé sur la différence.
Ma vie en rose est l'histoire d'un petit garçon qui pense qu'il est une fille! Lorsque Ludovic dit "Je suis un garçon mais plus tard je serai une fille", pour lui, c'est évident, c'est comme s'il disait "Plus tard, je serai grand". C'est inéluctable. Les enfants vivent dans un monde de possibles, poétique et ouvert, ou la frontière entre le réel et le rêve n,existe presque pas. Rien n'est défini, rien n'est définitif.
Tout gamin a le droit d'être différent des autres.
|
|
[Index] [Actualités] [Films & Sélections]
[Interviews] [Destination Cannes] [50 Festivals]
© Volute productions 1997-1998
© Haut et Court, TF1 International, Sony Pictures Classics