Quinzaine des Réalisateurs
Ma Vie en Rose
de Alain Berliner (Belgique/France)

Mots dits



Alain Berliner, George Du Fresne, Ma Vie en rose

Là où il y a du gris, je mets du rose (Picasso)

J'aime bien que, comme dans une oeuvre de Magritte, il fasse jour et nuit en même temps. Ma vie en rose est à mi-chemin entre la comédie et le drame, le rêve et la réalité. J'aime le mélange au cinéma du probable et de l'improbable...
(Alain Berliner in le dossier de presse)

Je rencontre pour la première fois Carlos Scotta, distributrice, qui veut produire Ma Vie en Rose. Pendant les trois années suivantes, je me dirai souvent que je ne suis pas réalisateur. Mais un jour arrive la fin du mixage et, même si je n'arrive pas à y croire, le film existe enfin.
(Alain Berliner in La Quinzaine des Réalisateurs, brochure distribuée au Festival de Cannes)

Je veux traiter des sujets de mon époque. Aujourd'hui, il y a une redistribution des cartes: les frontières entre le féminin et le masculin sont de plus en plus floues. Ne serait-ce que dans la cellule familiale où les rôles du père et de la mère sont devenus interchangeables. Si la réaction des adultes est si violente, c'est parce qu'au delà de la pure question de l'odentité sexuelle, d'autres questions se posent: quelle est ma place dans le monde, qui suis-je?
Ludovic veut devenir ce qu'il pense être au fond de lui.
(Alain Berliner in le dossier de presse)

On a voulu aborder un thème grave sur le ton de la légèreté. C'est un film sur la peur de l'autre, sur le rejet, sur le regard sévère des gens posé sur la différence.
Sans ce regard-là, il n'y aurait pas de problème à vivre sa différence. Le reflet déformant crée l'ostracisme.
(Alain Berliner in Le Devoir (Janvier 1998))

Ma vie en rose est l'histoire d'un petit garçon qui pense qu'il est une fille! Lorsque Ludovic dit "Je suis un garçon mais plus tard je serai une fille", pour lui, c'est évident, c'est comme s'il disait "Plus tard, je serai grand". C'est inéluctable. Les enfants vivent dans un monde de possibles, poétique et ouvert, ou la frontière entre le réel et le rêve n,existe presque pas. Rien n'est défini, rien n'est définitif.
Au contraire les adultes ont une vision déjà assujettie aux apparences aux codes sociaux, à ce qui est normal et à ce qui ne l'est pas. Pour eux c'est bleu pour les garçons et rose pour les filles.
(Alain Berliner in le dossier de presse)

Tout gamin a le droit d'être différent des autres.
(Jean-Philippe Ecoffey in le dossier de presse)

    A savoir:
  • Premier film de la société de production haut et court. Et premier film tout court du faiseur de courts, Alain Berliner.
  • Film préacheté dans 35 pays. Budget quasiment couvert par les droits internationaux. Favori aux Oscars.
  • Le style visuel du film suit l'évolution narrative. Le réel se décolore progressivement. Tout s'assombrit.
  • Ludivic est la lumière du film. Il est arrivé quasiment en dernière minute dans un casting qui a duré des mois.
  • Le choix de Michèle Laroque était évident: une actrice de comédie capable de jouer dans un registre dramatique, indispensable vu l'évolution de son personnage.
  • Le message du film: peu importe le sexe (ou l'orientation sexuelle), Ludivic est un enfant. La famille doit toujours être solidaire face à l'adversité.
  • Berliner a pensé à Hélène Vincent pour le rôle de la grand-mère. Mais avant même de la contacter, elle doit justement lire en public le script lors d'un Festival...
  • Rien n'est gris, rien n'est rose. Chaque personnage a ses moments sympapathiques, ses réactions antipathiques. Et Ludovic est de toutre façon attachant.


Le film * Galerimages * La chanson * Ecran Rose


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