Production:AGAT Films
Scénario:Guédiguian et Jean-Louis Milesi Photo:Bernard Cavalier Montage:Bernard Sasia (101 minutes) Casting:Ariane Ascaride, Gérard Meylan
La vie d'un voisinage dans le quartier de l'Estaque à Marseille, où chacun apprend à aimer l'autre, avec ses différences et ses défauts. De crises de fou rire en engueulade vite oubliée, comment reconstruire sa vie avec le poids des erreurs, et le souvenir des horreurs.
Le film a reçu le Prix Louis-Delluc 1997.
Tout sent le copinage, la combine, les bouts de ficelles.....et pourtant la salle a ri, peut-être pleuré en silence, la salle a ovationné l'équipe. Le film ne possède aucune qualité particulière au niveau technique. En cela c'est l'anti Luc Besson. L'histoire, en plus d'être agréable, est joliment racontée, et rejoint ainsi la narration du voisin d'Aubagne, Marcel Pagnol. même si le propos tient plus de Jean Renoir ou René Clair. Les personnages sont tous attachants, et l'on ressent bien cette générosité, cette chaleur, et ces coups de sang typiquement méridionaux. Les portraits sonnent justes, et grâce en soit rendu au naturel des comédiens tous impeccables. Le film ne manque d'ailleurs ni d'accent, ni de voix. Le message, qui paraîtra sans doute simpliste à certains, voire communiste à d'autres, n'en est pas moins efficace et direct. Avec ce film, c'est comme boire un verre de pastis frais sous les platanes. On y parle politique comme dans les bistros, de Le Pen à Dieu, en passant par les camps de concentration et la futilité du capitalisme. Pas de détail. La fille résumera même le problème social en une phrase : " Cézanne a peint des paysages et des quartiers où les pauvres vivent. Mais les tableaux finissent sur les murs des riches." On parle de sentiments, de précarité sociale, de bonheur......La fracture sociale fait place aux fêlures personnelles. Très fidèle à l'esprit marseillais, "Marius et Jeannette " scrute les disputes de quartier pour mieux parler de nos ennuis à tous. Ici place à l'intégration sous toutes ses formes. Un véritable éloge à l'amour, et sous-jascente une vitriolique critique du fascisme. Un vibrant playdoyer à l'intégration. Celle d'un quartier dans un pays, d'un homme dans une famille déstructurée mais unie. Les femmes mènent le combat de ces moments très colorés, tandis que les hommes cuvent leurs faiblesses dans chacune des failles et des pièges qu'on leur tend. Banal film en apparence qui a la saveur d'un plat relevé à l'ail.
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