|
LA VENDEDORA DE ROSAS
Film & Buzz
Mean Streets
Radiographie de la (sur)vie des enfants de Medellin en Colombie, carrefour de la drogue : herbe, coke, crack et surtout la colle. Le portrait de cette ville est peu flatteur.
Techniquement, on sent les limites financières de ce film colombien. Mais la mise en scène, comme de nombreux films à Cannes cette année, use d’artifices afin d’ajouter un brin de surréalisme. La réalisation demeure simple ; illustrative, et très mystique.
Reste un final, plutôt bien monté qui ne gâche rien à la cohérence de cette petite œuvre.
Cette histoire d’enfants fugueurs, abandonnés, laissés pour compte, et adeptes d’une colle meurtrière, manque de scénario. Les images errent dans les rues à travers des regards désoeuvrés et désespérés lors d’un soir de Noël.
La magie de cette fête contraste violemment avec la noirceur des êtres. Mais elle apporte une dose de poésie dans ce conte sans morale particulière.
Le but est d’exister, un peu. Ou de rêver, artificiellement. Bref de fuir l’horreur du quotidien sans cesse mortel.
Ces gosses jouent aux adultes avec une précocité affolante, comme si la mort était tout aussi précoce ; ils s’entredéchirent ou se solidarisent. Car au delà de ces causes et effets exhibés sans tact, La petite marchande de Roses est un film sur l’amour, l’affection. C’est le bien le plus précieux : il créé des envieux, il est inestimable, et cause des trahisons.
Et la seule compensation réside dans les vapeurs de la colle.
Mais l’amour, comme la drogue a un prix : et il s’achète. Cette conclusion pessimiste de Victor Gaviria vaut un témoignage plus fort qu’un reportage au journal de 20 heures.
Prix qu’il pourrait obtenir :
Aucun a priori
|
|