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THE HOLE
Réalisateur: Tsai Ming Liang
Casting: Kwei-mei Yang, Kang-sheng Lee, Tien Miao, ...
Film & Buzz
Voyage immobile
Produit par Haut et Court (Ma vie en rose), ce nouveau film de Tsai Ming-liang commence avec des voix et sans images. Un générique qui nous résume l’épidémie qui s’abat sur Taiwan. Puis l’image et très peu de voix. Le film serait quasiment muet s’il n’y avait pas des intermèdes « kitsch » de pop rétro taiwanaise. Des chansons dignes des comédies musicales américaines.
Possédant 3 atouts indéniables – le cadrage, le montage et le son – The Hole prend place dans un huis clos étouffé par l’humidité tropicale. Cette narration du désir - où les rares dialogues sont les paroles des chansons très colorées – se plante dans un décor sordide, un climat torride et humide, et un contexte apocalyptique où les hommes deviennent des cafards. Référence imamurienne aux bestioles.
Ici chaque plan dure longtemps, comme si l’approche de la fin (du millénaire) suspendait le temps. Un rapport avec l’espace qui laisse l’œuvre s’épurée (se nettoyée) pour raconter simplement l’histoire d’amour entre deux êtres seuls, voisins, mais ne communiquant jamais. Une cohabitation entre deux ennuis qui se casse avec se trou dans le sol de l’un et le plafond de l’autre.
Un jeu entre deux très beaux acteurs, deux anges déchus, à la fois voyeuriste et exhibitionniste. Entre le cauchemar de devenir cafard et le rêve (en version chantée) de former un couple, il y a ce trou, contemplatif. Parfois l’image nous séduit, d’autre fois le rythme de la pluie nous berce.
Une jubilation (extase à la Demy) qui se noie trop dans l’ennui – ou disons l’envie qu’il se passe quelque chose.
The Hole au final prouve bien la grande maîtrise du cinéaste, son audace et son style, et finalement un certain regard original.
Prix qu’il pourrait obtenir :
Commission Supérieure Technique
Prix du Jury
Mise en scène
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