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Martin Scorsese Cannes 98

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KUNDUN
Interview en vidéo de Martin Scorsese à propos de Kundun
(fichier Mov, 9,7 Mo)
© TV5

ITALIANAMERICAN

Peu d'oeuvre cinématographique lie autant un cinéaste au milieu culturel, au quartier, à l'enfance et à l'éducation dans lesquels il a été élevé.
Scorsese a construit sa propre dialectique entre cinéma documentaire et fictionnel. Cette vision anthropologique génère la toile de fond "réaliste" de ses premiers films (Mean Streets, Taxi Driver, Raging Bull et Goodfellas).
La Nouvelle Vague (Godard, Resnais, Cassavetes), le cinéma anglais de Michael Powell (Le Voyeur, les Contes d'Hoffman), le néoréalisme italien (Rosselini), 8 et demi pour la chorégraphie, ont inspiré son cinéma : circularité de la mise en scène, courtes focales, travail en aplats de la lumière et des couleurs, mouvements amples de la caméra, procédés classiques (voix-off) et recherche formelle (voir les génériques de Saul Bass) qu'il poussera souvent au service du paroxysme des personnages.
Au travers de reportages ou de films tels que New York, New York (1977), The Last Waltz (1978) on prend conscience du rôle de la musique contemporaine dans ses films qui deviendra requiem dans The last Temptation of Christ (1987) ou envolée allégorique et référentielle dans Casino (1996).
En duo avec des scénaristes comme Schrader et Pileggi, Scorsese alimente un cinéma de l'énergie et de la nostalgie (surtout à partir d'After Hours...).


FILMO
Dino (1998)
Kundun (1997)
Casino (1995)
The Age of Innocence (1993)
Cape Fear (1991)
GoodFellas (1990)
New York Stories (1989)
The Last Temptation of Christ (1988)
Bad (1987) (Video)
The Color of Money(1986)
After Hours (1985)
The King of Comedy (1983)
Raging Bull (1980)
The Last Waltz (1978)
New York, New York (1977)
Taxi Driver (1976)
Alice Doesn't Live Here Anymore (1974)
Italianamerican (1974)
Mean Streets (1973)
Les personnages vendent leurs âmes mais ne perdent jamais leur humanité. Faits de chair et de sang, les corps incarnent des personnages existentiels dont la vocation mène à leur propre destruction : la tentation mène à la damnation, l'obsession devient un piège. Tombés au plus bas ils trouvent peut-être leur Rédemption : "Les personnages qui me fascinent sur un écran sont les mêmes que ceux qui me fascinent dans la réalité. Je ne fais pas de différence entre mes films documentaires et mes films de fiction. Ils posent tous la même question : comment survivre ?"
La femme est souvent victime en même temps qu'elle est génératrice de sa propre perte (Jodie Foster dans Taxi Driver, Rosanna Arquette dans After Hours, Michelle Pfeiffer dans Age of Innocence et le rapport de mépris entre Sharon Stone et De Niro dans Casino).
La violence chez Scorsese est anti-spectaculaire, nécessaire, froide et salvatrice face à l'amoralité du monde. Ses valeurs, apolitiques, se fondent plutôt sur la parole donnée, la loi de la rue.

PRIX
Cannes: Meilleur film (76), meilleur réalisateur (86)
Berlin: Meilleur film (90)
Venise, American Film Institute: carrière

logo allocine

logo ecran noir




© Ecran Noir 1998
Par-delà la religiosité apparente de ses thèmes privilégiés, la déchéance (Mean Streets, 1973), l'ange exterminateur (Taxi Driver, 1976), la Rédemption (Raging Bull, 1980), les désaxés (After Hours, 1985) la chute aux enfers (Casino, 1996), Scorsese traite plus profondément de la dégénérescence de toute une société ou d'une génération vendue au système. La question du pouvoir devient centrale. Son infiltration (Goodfellas), la circulation de l'argent ou de l'information (Casino), le manque d'affect (After Hours, Alice doesn't live here anymore (1975), Age of Innocence (1992)), travaillent à l'arrière plan grâce à un découpage toujours plus elliptique où le récit n'est qu'une évocation du milieu ou du système dans lesquels les personnages vont perdre leurs repères.
Casino synthétise au final cette nouvelle donne de notre société où le cynisme l'emporte : De Niro-Rosenthal, seul rescapé, redevient un simple joueur. L'argent, virus invisible, circule tandis que les sociétés chutent.
Reste à savoir comment un italo-américain, éduqué dans la religiosité d'une famille sicilienne, va-t-il traité son rapport au Bouddhisme... comme une quête supplémentaire de spiritualité ?....

C.L.C.

N.B. : En plus d'être un grand metteur en scène, Scorsese est aussi un excellent pédagogue lorsqu'il évoque son cinéma ou celui des autres : Bertolucci, Powell, Hitchcock, Resnais, Kubrick...
A lire absolument, le n° 500 des Cahiers du Cinéma dont Scorsese est le rédacteur en chef et Scorsese par Scorsese, autobiographie de son oeuvre .