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L'ECOLE DE LA CHAIR
Réalisateur: Benoît Jacquot
Casting: Isabelle Huppert, Vincent Lindon, Vincent Martinez ...
Image: Caroline Champetier
Isabelle Huppert
Vincent Lindon
Film & Buzz
Critique & Synopsis
Interview de Vincent Martinez
Interview BENOIT JACQUOT
EN : "Bonjour, Benoît Jacquot, qu'est-ce qui vous a intéressé dans le roman de Mishima, pour en faire un film?"
Benoît Jacquot : "Très simplement, ce qui m'a intéressé c'était la
possibilité que j'y voyais d'un rôle pour Isabelle Huppert. Voilà, une
possibilité pour elle d'exercer son talent sous toutes ces facettes."
EN : "Pas le thème donc?"
BJ : "Non, ce n'est pas le thème, d'abord. C'était, c'est le personnage la
teneur, la matière de ce personnage féminin qui correspondait de très près
à ce que depuis quelques temps on cherchait Isabelle (Huppert) et moi pour
faire un film."
EN : "Pourquoi vouloir retravailler avec Isabelle?"
BJ : "Même si je n'avais pas déjà travaillé avec elle... ça aurait été la même
chose. Je pense que c'est la meilleur actrice française, donc j'ai
nécessairement envie de travailler avec elle."
EN :"On a lu de nombreuses critiques depuis quelques jours, notamment à Cannes
sur le fait qu'il n'existe plus vraiment de vraies stars dans le cinéma. Est-ce que vous avez la même opinion... "
BJ : "De vraies stars... c'était quoi puisque ça a existé et si ça n'a n'éxiste plus, c'était qui? C'était les stars hollywoodiennes?"
EN : "Oui éventuellement les stars hollywoodiennes?"
BJ : "Bah... et c'est en France qu'il n'existe plus de vraies stars?"
EN : "Apparement, c'était une critique qu'on a percu depuis quelques jours?"
BJ :"Ca doit être vrai..."
EN : "Manque de glamour?"
BJ :"Oui, le manque de glamour. De toute façon dans le cinéma, enfin moi depuis que j'en fais, j'entends toujours qu'on regrette quelque chose. Alors c'est ceci, c'est cela... ça peut-être en effet, les soi-disantes stars qui ne seraient plus là où bien on ne sait plus faire de films comme on faisait auparavant, où bien... enfin bon voilà, il y a toujours une espèce de
nostalgie ou d'amertume pour quelques choses qui n'a peut-être pas tant existé que ça."
EN : "Comment s'est passé votre travail avec Isabelle Huppert?"
BJ : Ca s"est passé très naturellement. Comme au départ le film exhauce un voeux qu'était le notre à tout les deux. On l'a fait dans un accord total et absolu."
EN : " Vous l'avez sublimée quand même dans le film que ce soit par la lumière, par les émotions qu'elle traverse?"
BJ : "Non, je crois pas, je crois que c'est elle qui sublime le film, c'est
pas la même chose."
EN : "Le choix de Vincent Martinez, vous l'avez choisi comment, pourquoi lui?"
BJ : "Je l'ai choisi, c'est-à-dire, je voulais... comme c'était un
personnage masculin très jeune, je voulais que l'acteur est même âge, c'est
-à-dire, l'âge du rôle : 20 ans. Donc, nécessairement 20 ans ça voulait
dire faire appel à un inconnu. Et donc, j'ai cherché comme on cherche des
inconnus en général. Sauf que, en général, les metteurs en scène qui choisissent des inconnus vous disent toujours : "J'en ai vu 1000, 2000... au bout de 2000
je l'ai trouvé, mais c'était très difficile... " Moi, c'est vraiment le
contraire, c'est-à-dire, que Vincent Martinez est - je crois - le premier que
j'ai vu. Et tout de suite j'ai pensé que c'était lui qui le ferait. Après,
en effet j'en ai vu d'autres, des dizaines d'autres ne serait-ce que
pour vérifier que je me trompais pas ou bien pour prouver à ceux qui
travaillaient avec moi que je ne me trompais pas. Mais, je crois que c'est le
premier que j'ai vu et qui m'a semblé tout de suite que c'était lui qui le
ferait."
EN : "Vous avez filmé beaucoup de jeunes comédiennes ces dernières années.
Là d'un seul coup vous filmez une femme d'un âge un peu plus mûr, d'une
quarantaine d'années. Pourquoi ce changement aussi directe dans votre
filmographie?"
BJ : "Je ne sais pas. D'abord parce que... d'abord parce que moi je n'imagine
pas ma vie de cinéaste autrement qu'en changeant de case, ça m'intéresse
pas trop de rester trop longtemps dans un même champ d'activité enfin ou
dans une même perspective de filmage. Et puis, fondamentalement, c'est pas
l'âge qui m'intéresse absolument. D'ailleur dans le dernier, Sandrine Kiberlain, elle a pas 18
ans. Même si cette une jeune femme. Moi, ce qui m'intéresse c'est des
seuils, c'est de raconter des histoires qui mettent en jeu des moment dans
l'existence de femme. Des moments, où il faut passer un seuil
pour changer de vie ou pour continuer à vivre voilà."
EN : "Je crois que ça a été un tournage qui a été fait vraiment dans l'urgence, vous avez lu le roman de Mishima, quand à peu près avez vous eu l'idée de l'adapter pour Huppert?"
BJ : "C'est pas moi qui ait eu l'idée, c'est-à-dire que la productrice du
film, Fabienne Venier sachant qu'Isabelle Huppert et moi ont voulaient dès
que possible tourner un film, nous a amené ce livre que ni l'un ni l'autre
ne l'avaient lu pour nous suggérer que c'était peut-être ça qui fallait
faire. On a d'abord été un peu perplexe à la lecture du livre puisque ça se
passe au Japon il y a 40 ans, ce qui est quand même un peu problématique pour
un film qu'on voulait se passer ici et maintenant. Mais au bout du compte
on n'a trouvé qui avait matière à fabriquer ce qu'on voulait fabriquer."
EN : "Vous avez commencer à le tourner quand?"
BJ : "On a commencé à le tourner en février 98 et on a finît de le tourner
un jour avant l'annonce de la sélection."
EN :"Ca voulait dire que le film n'était pas finit quand Gilles Jacob l'a
sélectionné?"
BJ : "Gilles Jacob l'a vu en entier et monter sauf la toute dernière scène
qui sont les trois minutes de la fin. Ce que l'on peut appeler l'épilogue
du film. Mais, il a vu le film, cette scène quand il l'a vue, on allait la
tourner le lendemain."
EN : "Après vous avez fait le mixage et le montage pendant les semaines qui
restaient?"
BJ : "Non, j'ai monté pendant que je tournais, c'est ce qui explique qu'on
a pu, qu'on pouvait être prêt parce que je montais en tournant,
c'est-à-dire, quand je tournais le jour, j'allais monter la nuit."
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